🔍 Marsa LNG : GNL allégé, storytelling enrichi
En grande pompe à Sohar, Oman, TotalEnergies et OQEP ont lancé Marsa LNG, une usine qui promet de produire du gaz liquéfié « à très faibles émissions ». Comment ? Grâce à un parc solaire de 300 MWc censé alimenter tout le processus de liquéfaction. Une prouesse technologique saluée comme une avancée décisive pour la « transition énergétique »... à base de gaz fossile.
⚡ Des électrons pour liquéfier du méthane
Dans un monde où les mots comptent plus que les molécules, Marsa LNG se veut exemplaire : pas de torchères, de la haute efficacité énergétique, et de l’électricité verte pour refroidir le gaz à -162°C. Résultat affiché : moins de 3 kg CO₂e/bep contre 35 en moyenne dans le secteur. Sauf que ce « bas carbone » reste attaché à une production et une combustion de gaz, dont les émissions de scope 3 (utilisation finale) restent... colossales.
🚢 La transition à l’échappement large
Le GNL sert ici un objectif clair : avitailler les navires de commerce en carburant dit « plus propre ». Monte Shams, le futur navire de soutage, symbolisera ce virage : remplacer du fioul lourd par du gaz, pour réduire environ 20 % des émissions en mer. Mais ce calcul occulte les fuites de méthane (source : AIE), et enterre toute alternative réellement zéro émission pour le fret maritime.
🌍 Une stratégie mondialisée du « moins pire »
Ce projet s’inscrit dans une stratégie bien rodée de TotalEnergies : verdir la marge, fossoyer la base. L’entreprise reste le 3e acteur mondial du GNL, en pleine expansion, et prévoit +50 % de production d'ici 2030. Plutôt qu'une sortie des fossiles, c’est une optimisation à long terme du gaz, rebaptisé « énergie de transition », sans calendrier de sortie ni quotas d’usage.
🎭 Une vitrine solaire sur un produit fossile
Marsa LNG, c’est donc le meilleur emballage possible pour une vieille recette : du gaz pour les marchés mondiaux, avec des arguments climatiques taillés sur-mesure. L’effet d’annonce d’une « réduction de 90 % des émissions » repose sur une comparaison flatteuse avec les pires installations historiques. C’est moins un bond en avant qu’un tour de passe-passe de communication.
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