💡 Réforme Énergie 2025 : plus vous consommez, moins vous payez
À partir du 1ᵉʳ août 2025, les règles du jeu changent. La fiscalité énergétique française s'aligne — en théorie — sur le droit européen. En pratique, elle redistribue les cartes : les petits usagers paient plus, les gros s’en sortent mieux. Voici ce qui change, pour de vrai, sur vos factures d'électricité et de gaz.
À partir du 1ᵉʳ août 2025, la fiscalité énergétique française bascule : la TVA sur la part fixe des abonnements d’électricité et de gaz passe brutalement de 5,5 % à 20 %. Officiellement, c’est pour « se conformer » au droit européen. En pratique, cela bouleverse l’équilibre des factures. Les petits consommateurs voient leurs charges augmenter, pendant que les gros comptes — industries et maisons tout-électrique — récupèrent la mise. Transition juste ? Pas vraiment.
⚖️ Une logique européenne… ou une décision bien française ?
Le droit européen exige un taux unique de TVA sur l’ensemble du service énergétique, c’est vrai. Mais rien n’obligeait la France à choisir le taux maximal. C’est donc un arbitrage politique, pas un diktat de Bruxelles. Résultat : les abonnements explosent, et avec eux la part incompressible de la facture, même si vous ne consommez rien. 👉 tf1info.fr
📉 Une compensation ciblée… principalement pour les gros
Pour éviter l’explosion médiatique, l’État a activé quelques leviers compensatoires — baisse de l’accise, réduction du TURPE, et transfert du FACE vers le budget général. Mais l’effet d’amortissement est très inégal :
- 🔌 Accise : passe de 33,70 €/MWh à 29,98 €/MWh (≤ 36 kVA), ou 25,79 €/MWh (> 36 kVA)
- 📉 TURPE : baisse moyenne de 1,92 %
- 🔁 FACE : intégré au budget de l’État, soulageant indirectement le réseau
📊 Électricité : une facture à plusieurs vitesses
Le tarif réglementé (TRVE) est restructuré : • Abonnement : +12 % en moyenne, soit +12 à +23 €/an selon la puissance • Prix du kWh HT : −3 % environ (ex. : 0,2016 €/kWh → 0,1952 €/kWh)
Impact par profil :
- 🏠 Petits consommateurs (< 3 300 kWh/an) : résidences secondaires, studios, logements sobres → hausses de +0,6 % à +5,6 %
- 👨👩👧👦 Consommateurs moyens (~4 200 kWh/an) : impact neutre à légèrement favorable (ex. : –0,6 %)
- 🏗️ Gros consommateurs (> 10 000 kWh/an, industries, maisons tout-électrique) : gains nets jusqu’à –3 %
🏛️ Collectivités : les grandes perdantes invisibles
Si la réforme énergétique 2025 se veut « indolore » pour les ménages moyens — et fiscalement neutre pour les entreprises qui récupèrent la TVA — les collectivités locales, elles, trinquent en silence. Contrairement aux particuliers, elles n'ont pas accès au tarif réglementé et doivent souscrire des offres de marché. Et contrairement aux entreprises privées, elles ne récupèrent pas la TVA sur leurs dépenses d’électricité ou de gaz. Résultat : la hausse de TVA à 20 % s’applique plein pot, sur des dizaines de bâtiments publics (écoles, mairies, gymnases, éclairage).
« Elles sont les grandes perdantes », résume Damien de Winter, maire de Giberville, dans le Calvados. 👉 Ouest-France
🔥 Gaz : pas de miracle, juste une hausse
Côté gaz, aucune vraie compensation. La TVA grimpe à 20 % et les hausses du marché rendent tout ajustement illusoire. Le tarif repère d’août 2025 est fixé à 98,22 €/MWh HT. Conséquences :
- 🔥 Chauffage gaz : +40 €/an en moyenne (~+2,3 %)
- 🍳 Eau chaude/cuisson : +16 €/an (~+4,9 %)
- 📉 Très petits profils : hausses jusqu’à +8,5 %
🧊 Conclusion : une réforme contre-productive ?
La sobriété énergétique, mantra des politiques publiques, devient ici un piège fiscal. En augmentant la part fixe des factures, la réforme pénalise la modération et récompense la surconsommation. Un bel exemple de transition énergétique à l’envers — ou quand la fiscalité vous dit : « merci de consommer plus ».
📌 À noter : les foyers refusant toujours l’installation du compteur Linky verront s’appliquer une pénalité annuelle pouvant atteindre 76,50 €.