🌊 Concurrence forcée ou reprise en main locale ?

Alors que près de 40 % des concessions hydroélectriques françaises arrivent à échéance d’ici fin 2025, l’État français se voit sommé par Bruxelles d’organiser des appels d’offres pour respecter les règles de la concurrence européenne. Pas question, selon la Commission, de reconduire les concessions à EDF sans passer par la case marché — même s’il s’agit de barrages stratégiques hérités du XXe siècle. Résultat : une grande braderie annoncée pour nos infrastructures hydrauliques.

🔎 Le marché avant les montagnes

Pour la Commission européenne, l’ouverture à la concurrence est une exigence. Elle rappelle que la France a déjà été mise en demeure à ce sujet depuis 2015. L’argument ? Une gestion publique prolongée sans appel d’offres violerait le droit communautaire. Sauf qu’ouvrir à la concurrence, c’est aussi risquer de voir les barrages confiés à des acteurs privés internationaux, peu soucieux de la résilience des territoires ou de la gestion durable de l’eau. 👉 Commission européenne

📜 Le CADER : une petite révolution locale

En parallèle, la ville de Nantes signe un contrat pionnier : un CADER (Contrat d’Achat Direct d’Énergies Renouvelables), rendu possible par la loi APER. Sur 20 ans, ce contrat assure l’alimentation de 200 bâtiments publics, directement à partir d’énergies locales renouvelables, sans passer par les marchés de gros. Un acte politique autant qu’énergétique : contourner les marchés spot, stabiliser les prix, et sécuriser un approvisionnement à long terme. 👉 Nantes Métropole

🎭 L’ironie du double jeu

D’un côté, on privatise nos barrages au nom du marché. De l’autre, on célèbre les collectivités qui reprennent la main sur leur production énergétique. La transition énergétique version française ressemble parfois à un exercice de funambulisme entre le cadre européen, la logique néolibérale et les aspirations locales.

💧Conclusion : à qui profite le courant ?

La France semble coincée entre les turbines d’une politique européenne rigide et les appels d’air d’une souveraineté énergétique retrouvée à l’échelle locale. Et pendant ce temps, EDF se demande s’il peut encore jouer… ou s’il sera juste spectateur dans sa propre centrale.