🌍 Bitcoin et IA : même combat énergétique
Loin des promesses décentralisées de liberté financière ou d’intelligence au service de l’humanité, Bitcoin et IA partagent un même carburant : des térawattheures par centaines. Le Pakistan illustre parfaitement cette convergence en allouant 2 000 mégawatts d'électricité excédentaire à ces activités dites « stratégiques ». Le pays espère ainsi transformer ce surplus en cash digitalisé.
⚡ Des kilowatts pour des 0 et 1
La consommation énergétique annuelle du minage de Bitcoin avoisine 150 TWh — plus que des pays comme la Finlande. Côté IA, l’entraînement de grands modèles peut dépasser 1 million de kWh par session, soit l’équivalent de 100 foyers européens sur un an. Le tout est bien souvent alimenté par des centrales à charbon ou à gaz.
📚 Bitcoin : un secteur qui progresse, mais pas (encore) vert
D'après le Cambridge Digital Mining Report (2025), 52,4 % de l'énergie du mining provient de sources durables, contre 38 % en 2022. Des projets valorisent des surplus ou du gaz torché. Mais 47,6 % du mix reste fossile : gaz de réseau, charbon, fuel. L’idée d’un Bitcoin alimenté uniquement par de l’énergie « déjà perdue » ne reflète pas encore la réalité globale.
📊 Numérique : eldorado ou mirage ?
Le Pakistan mise sur le data gold pour attirer les capitaux et vendre de la puissance de calcul. Mais à quel prix ? Les experts redoutent une hausse des émissions, des tensions sur des réseaux précaires, et des arbitrages au détriment des besoins essentiels.
💰 Bitcoin : toujours aussi assoiffé ?
Chaque transaction Bitcoin consomme assez d’électricité pour faire rouler une voiture sur 2 000 km. Selon une étude de la LSE, 46 % de l’empreinte carbone du Bitcoin provient des États-Unis. Une étude NYU/Berkeley (2023) indique que le mining peut faire grimper les factures locales d’électricité, tout en apportant peu d’emploi ou de valeur ajoutée locale.
🌰 Vers un choc énergétique numérique ?
Bitcoin et IA convergent vers une même logique : valoriser l’excès de production énergétique, mais sans garantie d’efficacité ou de justice. Accélération de l’extraction, creusement des inégalités, tension sur les réseaux : la prochaine frontière ne sera pas (seulement) numérique. Elle sera énergétique, politique et sociale.