🔄 Le grand retour du nucléaire belge
Le 15 mai 2025, le Parlement belge a tourné une nouvelle page de son histoire énergétique en abrogeant la loi de 2003 qui prévoyait une sortie complète du nucléaire d'ici 2025. Cette décision, soutenue par 102 voix pour, 8 contre et 31 abstentions, marque un revirement stratégique pour le royaume, désormais engagé dans une relance de l'atome, malgré les critiques des partis écologistes et des défenseurs des énergies renouvelables. Source
⚖️ Quand le pragmatisme l'emporte sur l'utopie
La coalition de centre droit, menée par le Premier ministre Bart De Wever, justifie cette décision par la nécessité de renforcer l'indépendance énergétique et de répondre aux défis climatiques. Le ministre de l'Énergie, Mathieu Bihet, a salué cette évolution comme une transition vers un modèle énergétique plus résilient, citant le besoin d'une production stable et bas-carbone face à l'intermittence des renouvelables et à la volatilité des marchés du gaz. Source
🏗️ Doel 4 et Tihange 3, les phénix du nucléaire belge
En parallèle, le gouvernement a négocié avec Engie, l'opérateur des centrales, pour prolonger la durée de vie des réacteurs Doel 4 et Tihange 3 jusqu'en 2045. En échange, un accord sur le plafonnement des coûts de gestion des déchets a été conclu, visant à rassurer les contribuables belges sur la gestion des externalités nucléaires. Source
🚥 Critiques et abstentions : les verts en mode alarme
Les partis écologistes Ecolo et Groen, en pointe sur la transition énergétique, se sont opposés à cette relance, dénonçant un choix technologique à rebours des enjeux climatiques. Les socialistes (PS) et le Parti du Travail de Belgique (PTB), quant à eux, se sont abstenus, soulignant les risques économiques et environnementaux d'une telle décision. Source | Source
🧩 Conclusion : un pari sous haute tension
Si cette décision renforce l'indépendance énergétique à court terme, elle pose aussi la question des choix technologiques à long terme. Entre gestion des déchets, risques industriels et acceptabilité sociale, le retour du nucléaire en Belgique s'annonce aussi complexe que la physique des particules elle-même.
💶 Impact économique et financier
La prolongation des réacteurs et l’éventuelle construction de nouvelles installations entraînent un plan de financement de l’ordre de plusieurs milliards d’euros : prêts et injections de fonds propres d’Engie à hauteur de 2 milliards, transfert à l’État des responsabilités de stockage et de démantèlement pour 15 milliards, selon l’accord approuvé par la Commission européenne. Source
🌍 Contexte européen et climat
Cette relance s’inscrit dans un contexte européen où la Commission débat d’inclure le nucléaire — aux côtés du gaz — dans la taxonomie verte, afin de mobiliser des financements « durables » pour atteindre les objectifs du Green Deal et réduire les émissions de CO₂. Source
🔬 Innovations et petits réacteurs modulaires
Le gouvernement a lancé une consultation pour la conception d’un SMR à Mol, avec une mise en service envisagée vers 2035. Piloté par le SCK CEN, ce projet vise à démontrer la faisabilité technologique et économique des réacteurs modulaires. Source
📊 Opinion publique et acceptabilité
En 2022, environ deux tiers des Belges (64 %) se déclaraient favorables à la prolongation des réacteurs nucléaires, un soutien homogène en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie, révélant une opinion publique majoritairement pragmatique face aux défis énergétiques. Source
::contentReference[oaicite:0]{index=0}