Quand l’État choisit son électricien

Le 30 avril 2025, Bernard Fontana, jusque-là inconnu du grand public, a été adoubé par le Parlement pour diriger EDF. Il ne remplace pas juste Luc Rémont : il incarne un recentrage assumé vers un nucléaire “de mission”, subventionné et national. Avec, en prime, une promesse politique : offrir de l’électricité pas chère à l’industrie… tout en modernisant les barrages et en redéfinissant le modèle économique d’une boîte qui n’a jamais vraiment su ce qu’elle devait être.

🔋 EPR2 : la France remet le nucléaire au carré

Six nouveaux réacteurs EPR2 prévus, un calendrier qui s'annonce tendu, et un cahier des charges plus proche d’un vœu pieux que d’un plan technique. Après les fiascos de Flamanville et les retards d’Hinkley Point, Fontana devra jouer au funambule entre délais, budgets, et image de rigueur technocratique. Et cette fois, pas d’excuse : c’est l’État lui-même qui tient le stylo. 👉 Le Monde

⚙️ Tarifs longs, horizon flou

Pour rassurer les industriels grognons, EDF mise sur des “contrats long terme à prix compétitifs”. Une formule qui fleure bon la promesse électorale et l’hypothèse Excel. On stabilise les tarifs pour ceux qui pèsent, pendant que les particuliers, eux, observeront la fin de l’Arenh avec inquiétude (et leurs factures avec des jumelles).

💶 Un modèle économique en pleine turbulence

La fin programmée de l’Arenh en 2025 laisse EDF face à une équation explosive : faire plaisir à Bercy sans effrayer Bruxelles. Il faudra inventer un nouveau mécanisme de fixation des prix, entre “mission de service public” et “rendement attendu”. Bonne chance à celui qui devra l’expliquer sur une facture d’électricité. 👉 La Tribune

🌊 Hydroélectricité : modernisation en eaux troubles

Les barrages vieillissent, mais leur avenir juridique stagne. Coincé entre les exigences de la Commission européenne sur l’ouverture à la concurrence et le patriotisme énergétique national, EDF bricole. L’eau coule, les turbines tournent, mais les investissements attendent… que l’État tranche.

⚡ Conclusion : Le pouvoir et la promesse

Avec Bernard Fontana, EDF devient officiellement un bras armé du politique, au service d’une vision industrielle et énergétique centralisée. Le nucléaire revient en force, les grands groupes applaudissent, et les concessions hydrauliques restent en suspens. Reste à voir si cette stratégie tiendra plus longtemps qu’un délai de chantier EPR.