Tome 1 – Watts Else?

Faut-il dire adieu à nos flambées hivernales ? Une rumeur tenace court : les poêles à bois seraient tous interdits d’ici 2027. Pourtant, la réalité est (comme souvent) plus tiède que brûlante.

Cette BD décrypte avec humour et rigueur les enjeux autour du chauffage au bois : le poids des particules fines, les différences entre un foyer ouvert et un poêle moderne, les mesures européennes à venir, et la confusion entretenue entre interdiction et mise aux normes.

Oui, le chauffage au bois émet des polluants, et certains équipements vétustes seront interdits. Non, on ne va pas interdire les poêles performants — au contraire, ils sont promus comme alternatives durables s’ils respectent les normes (comme le label Flamme Verte 7★).

Entre nostalgie du feu de bois et exigence de qualité de l’air, Panique à bois… ou pas ? illustre le flou et les fantasmes d’une transition énergétique parfois mal allumée.

Les Power Purchase Agreements (PPA), ces contrats à long terme d’achat d’électricité renouvelable, sont devenus les chouchous des multinationales en quête de neutralité carbone... sur PowerPoint. L’idée est simple : une entreprise s’engage à acheter pendant 10 à 20 ans de l’électricité « verte » à un producteur, souvent solaire ou éolien, à un prix fixe. De quoi stabiliser les coûts énergétiques et verdir son reporting. Gagnant-gagnant ? Pas si vite. Derrière l’image d’un capitalisme enfin aligné avec la transition, se cachent plusieurs effets pervers. Les grands groupes accaparent les meilleures ressources renouvelables, évincent les acheteurs publics ou coopératifs, et sécurisent leur approvisionnement... pendant que le reste du système se débat avec la volatilité du marché spot. Pire encore : beaucoup de ces contrats sont signés pour des installations existantes, sans création réelle de nouvelle capacité verte. L’entreprise se contente de « racheter » l’image verte d’un projet déjà amorti, pendant que la production continue d'alimenter un réseau où le charbon et le nucléaire tournent toujours. Enfin, ces PPA sont souvent inaccessibles aux petits acteurs : trop complexes, trop risqués, trop chers à négocier. Le modèle vertueux devient alors un privilège contractuel réservé aux puissants, maquillé en transition partagée. La BD pointe ce double langage avec ironie : d’un côté, les sourires corporate et les panneaux solaires en arrière-plan ; de l’autre, des citoyens qui s’interrogent sur ce miracle économique ET écologique. Quand tout semble trop propre pour être honnête… il est temps de relire les petits caractères.

🧊 Climatisation, centralisation et culpabilisation

Bienvenue dans l’univers des bâtiments « intelligents », ces lieux ultra-connectés où tout est piloté… sauf le bon sens. Cette BD met en scène une situation tristement banale : des employés frigorifiés par une clim qu’ils ne peuvent ni régler ni couper, pendant qu’un petit sticker leur intime de "penser à la planète" en éteignant la lumière.

🏢 Le règne de la GTB

CTA, GTB, CVC : autant de sigles pour désigner des systèmes censés optimiser la consommation énergétique à l’échelle d’un bâtiment. Mais cette centralisation technique, souvent pensée pour le macro, oublie un petit détail : les humains à l’intérieur. Résultat ? Des salles surclimatisées, des fenêtres condamnées, et des collaborateurs en doudoune sous les néons.

🧍 Sobriété… imposée

On demande aux occupants de baisser leur conso, de faire des « éco-gestes » — mais sans leur laisser les moyens d’agir. Pas de bouton, pas d’option, pas de marge de manœuvre. C’est une sobriété descendante, presque punitive, qui donne bonne conscience sur le papier… mais souvent inefficace dans la pratique.

♻️ L’écologie à deux vitesses

Le fameux panneau "C’est pas Versailles ici" trône fièrement, pendant que la clim tourne à plein régime… pour refroidir des pièces vides. L’injonction à la responsabilisation individuelle masque mal les errements structurels : GTB mal configurées, absence de retour d’usage, et surtout, aucune transparence sur les performances réelles.

🔘 Le bouton qui manque

La transition énergétique, ce n’est pas seulement une affaire de techno. C’est aussi une question de gouvernance. Donner aux usagers plus d’autonomie, plus de compréhension, plus de levier concret. Parce qu’on ne peut pas exiger des efforts sans leur offrir les moyens d’agir. Parfois, il suffit d’un bouton. Qui marche.