⚡Quand l’électricité ne vaut plus un clou
Bienvenue dans le monde merveilleux des prix négatifs de l’électricité, où produire trop d’énergie renouvelable peut coûter très cher — aux producteurs, à l’État… et in fine, à nous tous.
🔋 Une abondance embarrassante
En 2024, la France a connu 359 heures de prix négatifs, soit le double de 2023, où l’on en comptait 183 [CRE, 2024]. Cela représente 4,1 % de l’année, avec des pics durant les heures solaires (12h-16h) et les week-ends où la consommation chute [Le Grand Continent, 2025].
💸 Une gabegie organisée
En France, les producteurs sous obligation d’achat continuent de produire même quand les prix sont négatifs. Résultat : 15 millions d’euros de compensation publique versés rien qu’au premier semestre 2024 pour écouler cette électricité à perte [CRE]. Pendant ce temps, les producteurs non subventionnés — comme certains barrages ou le nucléaire — perdent environ 80 millions d’euros.
🔌 Le réseau au bord de la surchauffe
Avec 722 heures de prix négatifs, la Finlande détient le record européen 2024, faute d’interconnexions suffisantes pour exporter ses surplus [PV Magazine]. L’Europe souffre d’un déficit chronique d’interconnexions, notamment en Allemagne, où la fameuse « règle des 70% » d’ouverture du réseau n’est pas respectée plus d’un tiers du temps [Euractiv].
⚖️ Réforme ou panique ?
La CRE propose des mesures pour interrompre la production pendant les prix négatifs, notamment en modifiant les contrats des grandes installations éoliennes ou solaires [CRE]. Mais la réforme se heurte à des résistances : sécurité juridique, rigidité nucléaire et absence de solutions de stockage (21,9 GWh installés en 2024, loin des 780 GWh nécessaires d’ici 2030 [PV Magazine, 2025]).
🎭 Une tragicomédie énergétique
Les prix négatifs, c’est l’ironie de la transition énergétique poussée à l’absurde : on rêvait d’une énergie propre et bon marché… on obtient un système où produire vert peut faire perdre de l’argent. Et où l’abondance finit par coûter cher — parfois jusqu’à -87 €/MWh en France, ou -462 €/MWh en Belgique [Le Grand Continent].