⚰️ McPhy, ou l’autopsie d’une ambition verte

Le 15 mai 2025, McPhy Energy a été placée en liquidation judiciaire. Derrière cette date, c’est toute une stratégie industrielle à la française qui vacille. Un symbole cruel de la difficulté à faire émerger des champions cleantech dans un environnement où les mégaprojets font rêver... mais finissent souvent au cimetière des belles idées subventionnées.

🏗️ Une « Gigafactory » pleine de promesses (et de trous dans la raquette)

McPhy avait tout pour séduire : créée en 2008, pionnière de l’hydrogène vert, soutenue par l’État et par des investisseurs européens convaincus. Avec sa « gigafactory » de Fontaine, le message était clair : l’avenir sera massif, structuré, industriel. Sauf que l’usine a plus servi de décor aux conférences de presse qu’à la production. Résultat : des millions investis, des attentes politiques, mais peu de contrats fermes à l’arrivée.

📉 Quand le marché vous lâche, la trésorerie ne suffit plus

À la fin 2024, McPhy disposait encore de 40 M€. Mais sans perspectives de commande et avec un marché européen de l’hydrogène en net repli, cette réserve n’a pas suffi. Les repreneurs se sont fait désirer… puis ont disparu. Et face à la concurrence américaine ou chinoise, plus rapide, moins chère et mieux structurée, les fleurons européens ont semblé bien pâles. 👉 BFM Bourse

🪳 Faut-il être cafard ou éléphant ?

L’épopée McPhy pose une vraie question stratégique : faut-il miser sur des gigafactories flamboyantes mais fragiles, ou sur des modèles résilients, agiles, plus proches de la technique du cafard ? Ces petites structures qui ne brillent pas en Une mais survivent aux tempêtes. En 2024, les investisseurs ont déjà tranché : les méga-deals ont chuté, les early-stage plus sobres ont mieux résisté 👉 France Invest. Et si le futur était dans le low-tech organisé plutôt que dans la grandiloquence industrielle ?

🙏 Une pensée pour les équipes, un signal pour le secteur

McPhy employait 265 personnes, portait des compétences rares, et une vraie culture industrielle. À l’heure du rebond, on leur souhaite de pouvoir faire éclore ces talents ailleurs. Mais à l’échelle du secteur, la leçon est claire : la transition ne se décrète pas en conférence de presse. Elle se construit, lentement, avec stratégie et résilience. Cafard un jour, survivant toujours ?

🛎️ Moralité : entre usine géante et survie agile, il faudra choisir

La BD caricature, bien sûr, mais elle dit l’essentiel : la transition énergétique ne pardonne ni la naïveté industrielle, ni l’aveuglement techno-optimiste. Ce qu’il faut, c’est de la stratégie, de la patience, et peut-être un peu moins de rubans à couper.